Le bio & local.

Généralités

Qu’est-ce que l’Agriculture Biologique ?

 
  • « La production biologique est un système global de gestion agricole et de production alimentaire qui allie les meilleures pratiques environnementales, un haut degré de biodiversité, la préservation des ressources naturelles, l’application de normes élevées en matière de bien-être animal et une méthode de production respectant la préférence des consommateurs à l’égard de produits obtenus grâce à des substances et produits naturels. »

  • Le règlement CE n° 834/2007 du Conseil du 20 juillet 2007 modifié constitue, depuis le 1er janvier 2009, le règlement cadre de la production biologique et de l’étiquetage des produits biologiques. Le règlement CE n° 889/2008 de la Commission modifié, donne les modalités d’application de ce règlement cadre.

  • Fertilisation :
    • Rotation longue des cultures, comprenant des légumineuses, des engrais verts, l’épandage d’effluents bio ;
    • Respect du principe « nourrir le sol pour nourrir la plante » c’est-à-dire l’activation de la vie du sol ;
    • Interdiction de l’azote minéral ;
    • Diversité des espèces et variétés cultivées.
    Protection des cultures :
    • Interdiction des engrais chimiques et pesticides de synthèse ;
    • Recours aux auxiliaires naturels, aux choix des espèces et des variétés culturales, à des techniques culturales, au travail du sol et à des procédés thermiques ;
    • Désherbage opéré principalement par des moyens mécaniques et thermiques.
    Lien au sol et mixité :
    • La mixité de production bio/non bio est interdite sur les mêmes variétés ou des variétés non distinguables à l’œil nu. Pour des variétés différentes, la mixité est possible à condition de bien séparer les unités.
    Semences :
    • Les semences et matériels de production végétative doivent être bio ;
    • L’utilisation d’OGM et de ses dérivés est interdite.

  • 2 grands principes existent en élevage bio : le lien au sol et le respect du bien-être animal
    Le lien au sol :
    • Interdiction de l’élevage hors sol, en case et interdiction de l’attache permanente ;
    • Les animaux bio doivent naître et être élevés en bio (avec possibilité d’acheter des animaux conventionnels si les animaux bios ne sont pas disponibles) ;
    • Un approvisionnement alimentaire partiellement régional obligatoire ;
    • La mixité de production bio/non bio est interdite sur les mêmes espèces ;
    Le respect du bien-être animal :
    • Accès au plein air et aux pâturages (hors hivers) ;
    • Limitation des densités, que ce soit dans les bâtiments ou sur les parcours ;
    • Des bâtiments adaptés aux animaux (lumière naturelle, aérations…) et plus grands qu’en conventionnel (4800 poulets maximum dans un poulailler contre 20 000 en conventionnel) ;
    • Une durée d’élevage beaucoup plus longue qu'en conventionnel ;
    • Le recours de préférence à des méthodes naturelles de reproduction. Le clonage et le transfert d’embryons sont interdits.
    L’alimentation :
    • Alimentation entre 95% et 100% bio en fonction des espèces ;
    • Adaptée à l’animal ;
    • Produite principalement sur la ferme, puis dans la région et enfin dans les régions proches ;
    • Interdiction des OGM, des facteurs de croissance et des acides aminés de synthèse.
    La santé :
    • La prévention (alimentation, hygiène, logement, conduite) limite les principaux risques sanitaires ;
    • Priorité donnée aux traitements homéopathiques et phytothérapiques.

    Pour devenir exploitant agricole en agriculture biologique une certification doit être réalisée par un organisme certificateur (OC) par délégation de mission de l’autorité compétente, l’Institut national des appellations d’origine est réalisée.
    Afin que le mode de production biologique soit respecté des contrôles sont effectués au moins une fois par an. Au-delà du strict respect de la règlementation, la production biologique est conçue par la plupart de ses acteurs de façon beaucoup plus globale, intégrant des aspects éthiques, sociaux, territoriaux, économiques…
    Ils mènent aussi des réflexions et des actions relatives à l’utilisation de l’eau et de l’énergie dans leurs activités, à l’impact environnemental des emballages ou du transport des produits, à la réduction des déchets ou à la qualité de vie au travail.
    Pour en savoir encore plus :
    http://agriculture.gouv.fr/lagriculture-biologique-1

Pourquoi manger bio et local ?

 
  • Si les recherches sont encore limitées et les outils encore à développer pour étudier l’impact de l’agriculture biologique sur l’environnement, il est tout de même permis d’affirmer que les services environnementaux rendus par l’AB sont importants sur 3 sujets : la biodiversité, l’eau et le sol.
    L’impact sur la biodiversité des systèmes de production agricole biologique s’observe tant sur le nombre d’espèces que sur leur abondance. En ce qui concerne l’eau, la non-utilisation des pesticides de synthèse est un atout majeur pour préserver la qualité des eaux. La pollution par les nitrates est également fortement limitée en AB.
    La préservation de la qualité du sol s’opère par le biais d’une activité microbienne beaucoup plus importante.

  • De plus en plus d'indices convergent pour démontrer un lien positif entre le consommation de produits bios et la santé même si les les données scientifiques ne permettent pas, à ce jour, de trancher totalement le débat sur le lien bio/santé du fait de certaines limites méthodologiques.
    3 aspects sont concernés par le lien bio/santé :
    • Une moindre exposition aux pesticides à la fois pour les agriculteurs et les consommateurs. Or différentes études tendent à démontrer que les pesticides sont néfastes pour la santé notamment lorsqu'ils sont liés à des effets à faibles doses et à un "effet cocktail", que la règlementation actuelle ne prend pas en compte. De plus l'exposition aux pesticides fait partie des facteurs de risque de développement du cancer
    • Des avantages nutritionnels. Plusieurs études (voir source) tendent à démontrer que la teneur en nutriments des produits bios correspond mieux aux recommandations nutritionnelles notamment en ce qui concerne le profil lipidique des produits animaux, la teneur en acides gras oméga-3 dans les produits laitiers et le lait. De plus le fait de moins raffiner les produits bios et la restriction d'utilisation de nombreux additifs en transformation bio sont plus favorables à une qualité nutritionnelle élevée
    • le lien bio/santé du fait de certaines limites méthodologiques
    Des atouts organoleptiques. Les filières bios françaises restent généralement attachées à des pratiques de qualité, favorables à la qualité gustative des produits. En Bio, notamment en circuit courts, les producteurs choisissent des variétés plus goûteuses, car c'est un de leurs principaux arguments de vente.

  • Manger local permet :
    • De s'inscrire dans une logique de relocalisation de la production et de la consommation et de valoriser nos territoires.
    • De créer une relation de proximité avec les zones de production et les agriculteurs et ainsi de permettre la création de lien social autour de l'alimentation.
    • De redécouvrir des produits variés et goûtus et surtout de saison !
    • De répondre aux enjeux climatiques, énergétiques et environnementaux en évitant d'acheter à l'autre du bout du monde ce qui est produit près de chez vous, ce qui permet de réduire la pollution par les transports et de réduire l'empreinte écologique de votre consommation !

    Manger bio c'est la garantie d'une alimentation goûtue, saine, nutritive et respectueuse de l'environnement !
    Ainsi le BIO et le LOCAL sont deux démarches complémentaires pour une consommation qui a du sens !

 

L’Agriculture Biologique , un marché en croissance

 

13 milliards d’€ c'est le chiffre d'affaires de la consommation de produits bio en France. Depuis ces dernières années, l’alimentation bio attire de plus en plus les français.
Les raisons sont multiples pour les consommateurs : "préserver l’environnement, les sols, leurs santés ou ceux des producteurs qui les nourrissent, ou tout simplement retrouver une alimentation qui a du goût."

Bien qu’encore trop faible, la part de surface agricole utile BIO en France n’a de cesse d’augmenter au fil des ans. Elle est passée de 6.6% à 10% en 5 ans.

En ce qui concerne le secteur de la restauration collective, en 2019 est entrée en vigueur la loi EGALIM. Celle-ci impose depuis le 1er janvier 2022 une part de 50% de produits durables dont 20% de produits bio dans les repas. Cette loi a de fait accéléré le processus d’intégration des produits biologiques dans ce type de restauration.

  • • 95% des français tiennent à ce que les aliments qu'ils achètent soient produits dans une démarche de qualité et de respect de l'environnement.
    • 67,4 % des consommateurs se déclarent prêts à payer plus cher un produit présentant des garanties de respect de l'environnement ou du bio
    • 53 % s'il a un signe officiel de qualité

  • • 90% des parents intéressés par une offre bio en restauration scolaire
    • 83% des français en désirent dans les restaurants
    • 80% sur leurs lieux de travail ou à l'hôpital
    • 77% dans les maisons de retraites

  • UE

    • En 2019, 13,8 millions d’hectares étaient cultivés biologiquement ou étaient en cours de conversion dans l’Union européenne, soit 8,49 % des terres agricoles.


    France (2020/2021)
    • 2.78 millions d’hectares en bio = 10% de la surface agricole utilisée (SAU) = 58 413 Fermes engagées en bio soit soit 13,41% des exploitations agricoles en France et plus de 200 000 ETP (Equivalent Temps Plein) générés
    • En 2020, avec 273 626 ha, les surfaces en conversion se situent au même niveau qu’en 2009.


    Bretagne (2022)
    • 3 651 exploitations bio – 6e rang français
    • 154 698 ha bio et conversion - 8e rang français

    • 10% de la SAU en bio – 7e rang français
    • 14% des fermes bretonnes en bio

    Ille-et-Vilaine (2020)

    La surface agricole utile Bio a quasi doublé en Ille-et-Vilaine entre 2015 et 2020
    • 471 exploitations en bio en 2014 contre environ 900 fermes à ce jour soit plus de 12% des exploitations et près de 10% de la SAU.

    Source : https://www.agencebio.org/

 

Source : Baromètre Agence Bio/CSA 2017. http://www.agencebio.org/la-bio-en-france

L’Agriculture Biologique et le gaspillage alimentaire

Le développement de l’agriculture biologique et la diminution du gaspillage alimentaire sont deux actions complémentaires. Les deux s’inscrivent dans une démarche de consommation responsable, durable, respectueuse de l’environnement et des Hommes.
Aujourd’hui, pour vivre correctement, un être humain doit disposer en moyenne de 200 kg « équivalent Céréales » (c’est un système pondéré d’unité de conversion). Or la production mondiale est de 330 kg éq céréales par humain et par an. Ainsi 30% de la production mondiale est « gaspillée ». De plus, une personne sur six souffre de la faim : cela est totalement contradictoire.
Outre l’accès inégal à la nourriture à l’échelle de la planète, une partie significative des produits alimentaires est gaspillée et perdue, notamment dans les pays développés.
En France, selon l’ADEME, chaque habitant gaspille environ 20 kg de nourriture par an dont 7kg encore emballée : restes de repas, produits entamés ou abimés, portions trop grosses. Et si l’on inclut les données de l’amont, le gaspillage total est estimé à 40% de la production alimentaire : produits non vendus, périmés, pertes de production, mauvaise gestion des stocks, fruits et légumes non calibrés.

  • • Environnemental, car une partie des ressources naturelles est finalement utilisée pour rien. Les émissions de gaz à effet de serre (GES) liées aux déchets de nourriture sont aussi élevées : un repas est équivalent à 3 kg de GES !
    • Economique car le gaspillage alimentaire induit des dépenses inutiles. En jetant moins, on ferait tous des économies, à toutes les échelles. En France, on jetterait l’équivalent de 100 à 160 € /an par ménage, sans compter le coût du traitement des déchets, les pertes pour les collectivités qui gèrent le service de restauration ou les coûts cachés des productions non durables…
    • Social car le gaspillage alimentaire va de pair avec des enjeux éthiques. Nous pouvons replacer toutes les données dans la perspective de crise alimentaire mondiale ainsi que dans le contexte social spécifique de chaque pays.
    En France, ce sont 3 millions de personnes qui auraient recours à une aide alimentaire (réf Observatoire des Inégalités). Et comment ne pas se questionner, en plus, sur le sens du travail des producteurs comme des cuisiniers quand les produits sont destinés à la poubelle ?

  • Les causes et les conséquences du gaspillage alimentaire sont donc nombreuses. Elles amènent à réfléchir à notre rapport à l’alimentation, à la consommation et particulièrement à la valeur et à la qualité que l’on accorde aux produits que l’on consomme.
    Tout comme l’agriculture biologique ! Ce mode de production respecte la biodiversité et préserve les ressources naturelles : l’eau, le sol et l’air.
    Produire selon un cahier des charges strict qui protège nos ressources est bien plus économique. Par exemple, à Munich, la ville a fortement incité au développement de l’agriculture biologique, ce qui est 20 fois moins couteux pour la collectivité que de traiter les eaux polluées. Les produits bio ont un impact positif à la fois sur la santé des producteurs, puisqu’ils ne respirent pas au quotidien les produits de traitement,et aussi des consommateurs. Il y a, en effet, moins de résidus de pesticides dans les fruits et légumes et leur valeur nutritionnelle est plus élevée, comme le montre de récentes études (plus de vitamines et d’antioxydants)*.
    En terme de dynamique économique et sociale, l’agriculture biologique génère 33 % d’emplois non délocalisables de plus que les autres types d’agriculture.
    L’agriculture biologique est donc bien garante de la qualité globale des produits tout comme la maitrise du gaspillage alimentaire.
    On voit bien là, que la notion de qualité englobe de multiples paramètres : la santé, l’alimentation, l’environnement, les problématiques sociétales, etc.

Pour conclure, les économies induites par la réduction du gaspillage alimentaire peuvent permettre de développer l’AB, le tout s’inscrivant dans une démarche de consommation responsable, durable et respectueuse.